Ateliers SociologIA – Intelligence artificielle et impacts sociaux. De quoi parle-t-on? Retour aux bases

Pour cette deuxième édition des Ateliers SociologIA, le CIRST est heureux d’accueillir les conférencières Marie-Jean Meurs et Marie-Ève Maillé. Une table ronde réunissant Éric Lacourse, professeur au département de sociologie de l’Université de Montréal, et Dominic Martin, professeur au département d’organisation et ressources humaines à l’ESG-UQAM, suivra les conférences.

L’événement est gratuit et ouvert à tou.te.s.

CLIQUEZ ICI pour voir l’enregistrement vidéo de l’événement

14h | Conférence de Marie-Jean Meurs
Professeure au département d’informatique, UQAM et coordonnatrice d’HumanIA
Titre: Intelligence artificielle, interdisciplinarité et appropriation sociale

Résumé: Les récents développements de l’intelligence artificielle (IA) ont remis la discipline sur le devant de la scène médiatique. Comme pour toutes les technologies prometteuses et potentiellement lucratives, les attentes, craintes et promesses sont nombreuses et parfois éloignées de la réalité tant scientifique que sociale.
Nous explorerons les concepts de base de l’IA – de l’apprentissage automatique en particulier- pour mieux comprendre en quoi l’appropriation sociale harmonieuse des technologies basées sur l’IA impose une démarche interdisciplinaire. Des exemples de projets en cours illustreront cette approche et en présenteront les défis, liés notamment à l’évaluation des performances et de l’impact potentiel des systèmes développés. 
Proposition de texte : Gingras, Y., Meurs, M-J. (2018, 20 octobre). Promesses économiques ou économie de la promesse ?. Le Devoir.

15h | Conférence de Marie-Ève Maillé
Présidente Notre Boîte et professeure associée au Cinbiose, UQAM
Titre: Réflexions autour de l’évaluation des impacts sociaux

Résumé: Les grands projets de développement, qu’ils soient industriels ou liés à l’énergie ou au transport génèrent des impacts sociaux, c’est-à-dire des retombées positives ou négatives sur les différents milieux humains qu’ils concernent. Si on a établi des règles pour évaluer les impacts environnementaux, l’évaluation des impacts sociaux (ÉIS) laisse toujours place à une plus grande improvisation – quand elle a lieu. En effet, l’ÉIS est le parent pauvre de nos mécanismes d’évaluation des grands projets. Est-ce que le secteur de l’intelligence artificielle (IA) fait exception à la règle ? Quels liens peut-on faire entre l’ÉIS du secteur de l’industrie extractiviste et celle, naissante, de l’IA?
Proposition de texte: Esteves, A. M., Franks, D.& Vanclay, F. (2012). Social Impact Assessment: The State of the Art. Impact Assessment and Project Appraisal, vol. 30, p. 35-44.

Contexte des Ateliers SociologIA
Le CIRST, en collaboration avec la Faculté des sciences humaines de l’UQAM, est heureux de lancer les Ateliers SociologIA qui visent à réfléchir aux dimensions sociologiques de l’intelligence artificielle (IA), par une série de conférences regroupant des interlocuteurs et des interlocutrices provenant de divers horizons disciplinaires.

Alors que les éthiciens se sont emparés de la réflexion sur l’IA en l’envisageant sous l’angle de la responsabilité et de l’autonomie des systèmes « intelligents », un regard sociologique reste à poser sur cette technologie et le milieu qui en fait la promotion pour mettre en perspective ce qui relève de « l’économie de la promesse » et ce qui tient des dynamiques concrètes et des impacts réels de l’IA et de ses acteurs dans la société.

Bien que la locution « intelligence artificielle » (IA) fut consacrée lors d’un séminaire de recherche aux États-Unis en 1956, les avancées récentes permises par l’apprentissage profond – la reconnaissance de textes, d’images et de paroles, la prise de décision, etc. –, couplées à l’augmentation de l’accessibilité des mégadonnées et de la puissance des supercalculateurs, ont ramené l’IA dans l’actualité. Les nouveaux « algorithmes d’apprentissage » font miroiter des applications variées dans des domaines aussi divers que le jeu, l’art, le journalisme, l’éducation, la médecine, la justice, la politique, l’économie, etc. De plus, les modifications anticipées sur le plan de l’organisation du travail, voire de la société entière poussent même certains à prédire une Révolution industrielle « 4.0 ».

Puisque l’intelligence artificielle est devenue une réalité sociale, la sociologie doit s’en emparer et l’interroger. C’est l’objectif premier de cette série d’ateliers. Chaque semestre, deux ou trois présentations seront faites par des chercheuses et des chercheurs en sciences sociales et humaines, qui répondront, selon la perspective qui est la leur, aux questions suivantes : comment l’IA est-elle construite comme objet de recherche dans les différents domaines de spécialisation de la discipline et, plus généralement, dans les sciences sociales ? Quels thèmes retiennent l’attention des chercheurs ? Quels terrains empiriques investissent-ils ? Quels concepts et quelles méthodes sont utilisés pour aborder l’IA ? Quelle part est accordée à la rigueur scientifique, à l’expertise politique et à la critique sociale dans les réflexions sur cet objet ? Quelles sont les perspectives d’avenir de la recherche en sociologie de l’IA ?

Ce contenu a été mis à jour le 26 février 2020 à 9 h 59 min.