Le Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie, en collaboration avec la Faculté des sciences humaines de l’UQAM, a tenu le 10 avril 2019 la première édition des Ateliers SociologIA. Cet événement visait à réfléchir aux dimensions sociologiques de l’intelligence artificielle (IA), par une série de conférences regroupant des interlocuteurs et des interlocutrices provenant de divers horizons disciplinaires.
Lors de cette première édition, les professeurs-chercheurs Yves Gingras (Université du Québec à Montréal) et Jonathan Roberge (INRS – Urbanisation, Culture, Société) ont partagé le fruit de leurs travaux devant une salle comble.
Un panel animé par Yan Sénéchal (chargé de cours, Département de sociologie, Université de Montréal) a également rassemblé autour d’une discussion Yves Gingras (historien et sociologue des sciences, Département d’histoire, UQAM), Myriam Lavoie-Moore (doctorante à la Faculté de communication de l’UQAM et chercheure associée à l’IRIS), Marie-Jean Meurs (professeure, Département d’informatique, UQAM, et coordonnatrice d’HumanIA) et Jonathan Roberge (titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les nouveaux environnements numériques et l’intermédiation culturelle (NENIC), INRS. (Panel non disponible en ligne)
Conférence inaugurale « L’intelligence sociologique confrontée à l’intelligence artificielle »
Par Yves Gingras, professeur titulaire, Département d’histoire, Université du Québec à Montréal, directeur de l’Observatoire des sciences et des technologies, membre régulier du CIRST
Lecture suggérée pour accompagner la conférence : Dominique Cardon, Jean-Philippe Cointet et Antoine Mazières, « La revanche des neurones : L’invention des machines inductives et la controverse de l’intelligence artificielle », Réseaux, vol. 211, no. 5, 2018, pp. 173-220. https://www.cairn.info/revue-reseaux-2018-5-page-173.htm#
Version audio de la conférence
Conférence « IA Québec et Frères, Inc. : gouvernance, privatisation et science ouverte »
Par Jonathan Roberge, professeur agrégé, Centre Urbanisation, Culture et Société, Institut national de la recherche scientifique, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les nouveaux environnements numériques et l’intermédiation culturelle (NENIC Lab), membre régulier du CIRST
Résumé : L’opacité numérique est un enjeu de plus en plus inquiétant maintenant que les algorithmes dits « d’apprentissage » s’ajustent automatiquement sur des bases de données dont l’imprévisibilité et les biais sont inséparables du sort même de l’intelligence artificielle. Dans cette présentation, nous avancerons l’idée que pour relier les problèmes macro d’une société en forme de « boîte noire » au niveau micro des nouvelles techniques et architectures algorithmiques, un troisième niveau analytique est requis. Nous référons à ce niveau meso comme en étant un de gouvernementalité cybernétique, à savoir un ensemble des relations de pouvoir circulant entre personnes, institutions et organisations renégociant sans cesse leur part d’autorité. Sur la base de notre travail ethnographique montréalais élaboré entre 2016-2018, nous explorerons ainsi deux questions interdépendantes : i) la redéfinition des partenariats privé-public impliqués dans le développement de l’apprentissage profond dans la métropole et ii) les conséquences du modèle de science ouverte actuellement en vogue au Québec et ailleurs.
Lecture suggérée pour accompagner la conférence : Jonathan Roberge, Kevin Morin & Marius Senneville, « Deep Learning’s Governmentality: The Other Black Box », dans A. Sudmann (dir.) The politics of AI, Bielefeld, Transcript Verlag, 2019, pp. 1-14.
Version audio de la conférence
Restez à l’affût, les détails de la deuxième édition des Ateliers SociologIA seront annoncés sous peu!
Ce contenu a été mis à jour le 24 octobre 2019 à 13 h 34 min.