Caractériser le méta-travail des nomades numériques : un préalable à l’identification des compétences requises
Bonneau, C. et Enel, L. (2018). Caractériser le méta-travail des nomades numériques : un préalable à l’identification des compétences requises. Lien social et Politiques, (81), 138-155.
Le travail mobile ne peut pas être simplement exécuté « n’importe où, n’importe quand », puisqu’il implique aussi du méta-travail afin de mobiliser les ressources nécessaires à son accomplissement, et de faire face aux contraintes liées à l’environnement et aux contextes temporel et social dans lesquels il s’insère. Bien que la littérature antérieure issue des champs de la sociologie du travail, de la communication et du travail coopératif assisté par ordinateur ait déjà documenté certaines formes de méta-travail, telles que le travail d’articulation, aucun écrit ne s’est penché sur les particularités associées au nomadisme numérique, qui est une forme extrême de travail mobile permettant aux professionnels d’allier leur intérêt pour le voyage à la possibilité de travailler à distance. Dans cet article, nous présentons cinq formes de méta-travail que nous avons catégorisées en fonction de trois finalités, soit : 1) rendre le site et le mode de travail nomade effectif ; 2) assurer la coordination avec les autres et la continuité du travail à travers différents lieux, moments et projets ; et 3) fonctionner en terre étrangère et voyager. Pour chaque forme de méta-travail, nous détaillons les activités individuelles et interactionnelles impliquées. Bien que le méta-travail ne soit pas exclusif à ce type de travailleurs, il revêt un caractère « cumulatif » pour les nomades numériques, ce qui en accroît l’intensité, et soulève des questions relatives à l’invisibilité et à la responsabilité des activités qui y sont associées.
Ce contenu a été mis à jour le 11 juillet 2019 à 15 h 58 min.