Faire l’économie du savoir. Usages et représentations du financement public des universités du Québec, de l’après-guerre à la Révolution tranquille (1950-1968)
Racine St-Jacques, J. et Maltais, M. (2014). Faire l’économie du savoir. Usages et représentations du financement public des universités du Québec, de l’après-guerre à la Révolution tranquille (1950-1968). Globe - Revue internationale d’études québécoises, 17(2), 117-142.
Le présent article retrace les principales manifestations de la culture politique dans laquelle se sont implantées les premières politiques publiques de financement universitaire au Québec entre 1950 et 1968. Les années 1950-1960 sont marquées par un faible degré de normalisation et un manque de planification du développement universitaire. Les institutions d’enseignement supérieur sont alors considérées par le pouvoir d’un point de vue humaniste, au même titre que les organismes culturels. Bien qu’elles tendent à produire de nouvelles élites, ces institutions demeurent vouées à la reproduction de l’ordre social traditionnel. Durant la Révolution tranquille, l’enseignement supérieur est davantage pris en charge par l’appareil étatique québécois, qui s’outille pour pourvoir aux besoins grandissants d’une population en croissance et d’un État en expansion. Cette période est marquée par des efforts de systématisation du mode de financement, mais ceux-ci demeurent teintés d’une culture discrétionnaire persistante. La représentation humaniste de l’université cède progressivement le pas à une idée d’université qui la dépeint comme un rouage essentiel du développement socioéconomique.
Ce contenu a été mis à jour le 7 novembre 2019 à 11 h 04 min.