TABLE RONDE – Promesses de l’IA et (dés)information en ligne
20 novembre 2020 • 10h00 12h00
20 novembre 2020 • 10h00 12h00
La couverture médiatique récente sur l’intelligence artificielle (IA) tend à être marquée par un biais pro-innovation, au détriment d’une réflexion plus poussée sur les multiples manières dont l’IA vient aujourd’hui travailler le champ médiatique même. Or les capacités de la technologie en termes notamment d’analyse, de prédiction, de compréhension du langage ou d’écriture automatisée sont autant d’enjeux et de risques. Pour les journalistes, il s’agit sans doute de composer de plus en plus avec une « augmentation » de leur métier via l’automatisation de plusieurs tâches et la prise en compte accrue de métriques dynamiques (analytics, corrélation algorithmique publicités/nouvelles, etc.). Pour les plateformes, qui agrègent les contenus médiatiques et qui sont les grands bailleurs de fond et principaux consommateurs de l’IA, la question en est une d’éditorialisation des contenus présentée comme neutre alors qu’elle ne peut l’être par définition. Détection des fake news, gestion-modération automatisée des commentaires, mais aussi personnalisation massive et effets de boîte noire sont autant de réalités différenciées et contradictoires. Pour les publics et leurs pratiques informationnelles, enfin, les promesses de l’IA ont sans doute à être évaluées à l’aune de l’autonomie et de la réflexivité —versus la personnalisation justement— mais également de la capacité de l’information en ligne à (re)-créer un espace public, commun et politique.
Jonathan Roberge est professeur agrégé à l’Institut National de la Recherche Scientifique (INRS) et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les nouveaux environnements numériques et l’intermédiation culturelle (Nenic Lab). Il s’intéresse à la construction sociale de l’IA du double point de vue de la sociologie culturelle et des Science and Technology Studies.
Julie A. Gramaccia est étudiante au doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication en cotutelle avec l’Université Bordeaux-Montaigne (laboratoire MICA) et Université Laval. Elle travaille principalement sur l’utilisation propagandiste des nouveaux médias par des organisations terroristes.
Jean-Hugues Roy est professeur à l’École des médias de l’UQAM où il enseigne, entre autres, le journalisme de données. Il s’intéresse à l’hybridation de l’informatique et du journalisme.
Valérie Bélair-Gagnon est professeure adjointe à la Hubbard School of Journalism and Mass Communication (University of Minnesota) où elle agit également à titre de directrice du Minnesota Journalism Center. Ses travaux portent principalement sur les nouvelles technologies et leur influence sur le travail des journalistes et la culture médiatique.
Date : Vendredi 20 novembre
Heure : 10h-12h
Lieu : Zoom (lien envoyé par courriel aux personnes inscrites)
Ce contenu a été mis à jour le 23 novembre 2020 à 12 h 59 min.