La scientisation des banques centrales – Les multiples facettes de l’ascension des économistes au sein de la Banque d’Angleterre

Résumé

Dans les dernières décennies, les banques centrales sont devenues des institutions cruciales dans la prise de décision politique. Cette évolution s’est accompagnée d’une « scientisation » croissante des banques centrales. La scientisation pourrait résulter de la volonté de fonder les décisions politiques sur la « science » (principalement l’économie) ; elle pourrait donc être comprise comme la conséquence de la dimension technique des interventions des banques centrales (qu’il s’agisse de leur rôle en termes de politique monétaire, ou de régulation et de surveillance du système financier). Mais la scientisation comporte le risque de rendre les banques centrales de plus en plus « apolitiques » (Marcussen, 2009), hors de portée de la compréhension et du contrôle des citoyens et des politiciens. Pour explorer ces questions, nous avons étudié l’histoire de la recherche à la Banque d’Angleterre. Nous dévoilons différentes dynamiques et choix qui sont le résultat d’un compromis changeant entre la nécessité d’apparaître à la pointe de la science d’une part, et la nécessité de produire des analyses et des dispositifs directement et concrètement utiles aux décisions politiques.

Détails

Jeudi 23 février 2023, 12 h 45
Format hybride
Sur inscription

À propos de notre conférencier

Aurélien Goutsmedt est titulaire d’un doctorat en économie de l’Université Paris 1 et est spécialisé en histoire de l’économie -notamment des théories macroéconomiques de l’inflation et du chômage. Il a effectué un post-doctorat au Center for the History of Political Economy (Université Duke) et au CIRST. Il est actuellement chercheur au ISPOLE (Université catholique de Louvain) et éditeur de OEconomia.

Ce contenu a été mis à jour le 24 février 2023 à 10 h 06 min.