Charlotte Tassé et Bernadette Lépine, fondatrices à part entière de l’Institut Albert-Prévost

En septembre 1919, quelques semaines seulement après son ouverture, le sanatorium du Dr Albert Prévost accueillait sa toute première garde-malade. Charlotte Tassé n’avait alors que 26 ans. Elle revenait de six mois de spécialisation aux États-Unis et intégrait la petite institution de soins pour malades nerveux pour seulement deux semaines. Elle y restera finalement 44 ans ! Rapidement devenue indispensable au Dr Prévost, alors occupé par ses importantes responsabilités au sein de l’Université de Montréal et de l’Hôpital Notre-Dame, la jeune garde s’imposa en effet comme le coeur même de cette petite maison de santé. À la mort du neurologue, en 1926, c’est d’ailleurs elle qui assura la continuité du bon fonctionnement de l’institution, avec l’aide d’une nouvelle recrue, une jeune garde-malade du nom de Bernadette Lépine. Vingt ans plus tard, en 1945, les deux femmes sauvèrent même l’institution de la faillite en la rachetant sur leurs fonds propres. Elles transformèrent alors profondément son organisation et renforcèrent son offre de formation, réussissant, en quelques années seulement, à en faire l’un des principaux et des plus avant-gardistes centres de soins et de formation psychiatriques du Québec. Mais l’arrivée à la fin des années 1950 d’un jeune et ambitieux psychiatre du nom de Camille Laurin allait bousculer la stabilité établie de l’établissement, et progressivement faire oublier le rôle central qu’y jouèrent les gardes-malades. C’est sur l’histoire de ces femmes et de leur contribution majeure à l’histoire de l’Institut Albert-Prévost que cet article entend revenir.

 

Paru en 2020

Ce contenu a été mis à jour le 5 mai 2021 à 14 h 35 min.