Hegel au Québec : sur les traces d’une réception philosophique

Sur la base de matériaux de première main, entretiens avec des experts et archives personnelles sur l’enseignement universitaire, cet article retrace l’évolution de la réception de Hegel au Québec. L’article se divise en deux parties : la première cherche, dans l’enseignement de la philosophie, du tournant du 20e siècle aux années 1960, à dégager les traces de la réception de la pensée hégélienne ; la seconde évalue la présence du philosophe dans la recherche depuis cette époque jusqu’à aujourd’hui. Nous portons d’abord notre regard sur l’enseignement de la philosophie. C’est à travers des sources mineures, en marge des manuels autorisés, que nous trouvons une vie intellectuelle qui évolue malgré l’orthodoxie dominante de la pensée thomiste. L’étude de la réception de Hegel permet alors de s’interroger sur une historiographie qui tend à hypostasier la puissance tutélaire de la scolastique sur l’enseignement. La réorganisation de l’enseignement qui suit la constitution apostolique de 1931, le boum d’après-guerre et la massification de l’éducation accompagnant les nombreuses réformes des années 1960 transforment l’espace universitaire. Parmi les utilisations contemporaines, nous portons notre regard sur deux figures intellectuelles s’étant approprié le philosophe : George Di Giovanni et Michel Freitag.

Ce contenu a été mis à jour le 13 décembre 2022 à 15 h 30 min.