C’est génétique : ce que les twin studies font dire aux sciences sociales
Larregue, J. (2018). C’est génétique : ce que les twin studies font dire aux sciences sociales, Sociologie, 9(3), 285-304.
Larregue, J. (2018). C’est génétique : ce que les twin studies font dire aux sciences sociales, Sociologie, 9(3), 285-304.
Cet article est une analyse des effets de l’utilisation de la génétique en sciences sociales à travers l’un de ses principaux instruments génériques, les twin studies, méthode qui consiste à quantifier l’influence des facteurs génétiques et environnementaux sur un comportement humain donné en utilisant des jumeaux monozygotes et dizygotes. Conséquence immédiate de la stratégie de générosité intéressée des généticiens analysée par Aaron Panofsky (2014), les twin studies facilitent la recherche interdisciplinaire entre sciences sociales et les collaborations entre sciences sociales et sciences naturelles. De façon notable, le moment de son apparition en sciences sociales est constant à travers quatre disciplines (criminologie, économie, sociologie, science politique). Au-delà de la standardisation scientifique qu’il entraîne, l’instrument générique twin studies prend des formes locales intra-disciplinaires. À l’inverse des généticiens, les chercheurs en sciences sociales ont tendance à mobiliser des versions méthodologiques simplifiées du modèle twin studies, ce qui est concordant avec le concept de « distance sociale » développé par le sociologue des sciences Harry Collins dans son étude de la découverte des ondes gravitationnelles en physique (2010).
Ce contenu a été mis à jour le 11 juillet 2019 à 16 h 17 min.