Yves Gingras
Professeur titulaire
Département d'histoire
Université du Québec à Montréal
Directeur scientifique de l'Observatoire des sciences et des technologies
Yves Gingras est professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) depuis 1986. Il fut d’abord rattaché au département de sociologie, puis au Département d’histoire, où il enseigne depuis 1989. En 1997, il cofonde l’Observatoire des sciences et des technologies, dont il est le directeur scientifique. L’OST est un organisme dédié à la mesure de la science, de la technologie et de l’innovation, qui est rattaché au Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST). Après quinze années passées au CIRST, il en devint le directeur en 2001. Quatre années plus tard, il quitta la direction du centre afin de pouvoir se consacrer entièrement à sa Chaire de recherche du Canada en histoire et sociologie des sciences. Après un premier mandat de 2004-2011, la Chaire a été renouvelée pour un second mandat qui a pris fin en 2018.
Après l’obtention d’une maîtrise en physique de l’Université Laval, il compléta un doctorat en histoire et en sociopolitique des sciences à l’Université de Montréal en 1984. Sa thèse intitulée Les physiciens canadiens : généalogie d’un groupe social, 1850-1950, fut publiée en 1991 simultanément en anglais et en français sous le titre suivant : Les origines de la recherche scientifique au Canada. De 1984 à 1986, il fut chercheur postdoctoral au Department of the History of Science de la Harvard University. Ce séjour aux États-Unis fut suivi d’un autre en 2000 au Dibner Institute for the History of Science and Technology du Massachusetts Institute of Technology (MIT) en tant que Dibner Fellow. À plusieurs occasions, il fut professeur invité à l’université en France, au CNRS, à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, à l’Université Louis-Pasteur et à Toulouse-Le Mirail, l’Université de Provence (Aix-Marseille 1) ainsi qu’à l’Université de Toronto.
À son actif, il a près d’une dizaine de monographies en tant qu’auteur, coauteur ou éditeur, une centaine d’articles et près de deux cents conférences. Il a dirigé une quarantaine d’étudiant·e·s au doctorat et à la maîtrise, a obtenu autant de subvention de recherche et a mené à terme de nombreux contrats de recherche. Il participe à plusieurs comités éditoriaux de revues savantes et évalue régulièrement des articles, des manuscrits, des mémoires et des thèses. Il a siégé sur plusieurs conseils d’administration et comités d’évaluation.
Chercheur prolifique, Yves Gingras est aussi un communicateur reconnu que le public a le plaisir d’entendre régulièrement à la radio de la Société Radio-Canada à l’émission Les années lumière, où il tient une chronique depuis 1997. Il est aussi intervenu souvent comme commentateur lors d’émissions télévisées et il agit parfois comme conseiller scientifique auprès de maisons d’éditions, maisons de productions télévisuelles, etc.
Enfin, plusieurs prix ont souligné l’excellence de son travail. En 1988, l’Institut d’histoire d’Amérique française lui a remis le prix Michel-Brunet pour son livre Histoire des sciences au Québec, coécrit avec Luc Chartrand et Raymond Duchesne et dont il a supervisé la seconde édition mise à jour en 2008. La British Society for the History of Sciencelui a décerné le Ivan Slade Prize 2001 qui couronne la meilleure contribution critique en histoire des sciences pour son essai « The Social and Epistemological Consequences of the Mathematization of Physics ». En 2005, il s’est mérité le prix Gérard-Parizeau « en reconnaissance de son œuvre exceptionnelle et de son engagement social dans l’ouverture du vaste et difficile champ de l’histoire des sciences ». En 2007, l’Association francophone pour le savoir (ACFAS) lui a remis son prix Jacques-Rousseau. Ce prix est octroyé depuis 1980 à un scientifique dont les réalisations ont largement dépassé sa discipline ou son domaine de spécialisation et qui a établi des ponts novateurs entre différentes disciplines. Cet honneur témoigne de la contribution originale d’Yves Gingras au développement du champ STS (science, technologie et société) au Québec et ailleurs. Plus récemment, le ministère de l’Économie et de l’Innovation, conjointement avec le ministère de la Culture et des Communication, lui a décerné le Prix du Québec Léon-Gérin (2018) afin de souligner la carrière scientifique remarquable du chercheur, sa contribution à l’essor de la sociologie des sciences et à la scientométrie, ainsi que le rayonnement de ses travaux à l’échelle internationale.
Ce contenu a été mis à jour le 18 juillet 2023 à 14 h 05 min.